Expedition punitive...

(mon texte précédent ne me plaisait pas, alors je recommence ^^´)

Au coeur de cette nuit d'été, un vieux craqueleur, sortant de sa torpeur, tendit l'oreille. Il entendit un éspéce de couinement et des pas précipités, cassant les brindilles du sentier des Merles, qui descendait de la colline .Une femme courait sur le chemin de toute la force de ses jambes grassouillettes. Miphrina courait pour fuir sa Peur. Une Peur qui lui glacait le sang, malgré la chaleur de cette nuit éstivale. Sa réspiration rauque et fatiguée, ses petits cris plaintifs comme ceux d´un goret hypertrophié éxcitaient sa Terreur. Elle était simplement allée chercher des Nocturnias, ces si belles petites fleurs bleues qui ne fleurissent que la nuit et qui font l'amour de sa petite fille quand elle avait senti une présence derriére elle. S'étant retournée, elle avait vu, à quelques métres de distance à peine, son cauchemard. Un petit étre, vétu d'une longue robe grise ornée d'une étoile noire se tenait la. Etrangement, son kraignosse lui donnait l'air d'un ancien succube cornu, surgi du fond des ténébres; impression amplifiée par l'étrange lueur dans ses yeux. Une lueur rougeoyente, comme deux braises.

-Je t'attendais, Miphrina, dit la voix du Cauchemard; une voix d'enfant, mais affirmée.

On y sentait la sagesse, la haine et aussi une étrange soif, ou peut étre de l'impatience.

-D'ou sors tu, petit bout d'chou, il est tard, ne devrais tu pas étre couché?

Ankh sentit à ce moment une grande satisfaction. La haine et la méprise que lui insipiraient les paroles de ce ver nauséabond ne lui apporteraient que plus de satisfaction.

-Je viens réclamer ma dette, mortelle.
-Que veux tu dire? demanda la bourgeoise, avec une feinte ignorance, peut étre veux tu du chocolat? Tous les enfants aiment le chocolat. Un sourire déchira son visage de crapaud
difforme.

L'agacement du Peur ne faisait que s'accroitre, mais il se maitrisa, pour faire durer le plaisir.

-Hmm, aurais-tu perdu la mémoire, sombre idiote? Allons, racle les morceaux de cerveau qui tapissent les parois de ton crane vide, que crois tu que tu doives éxpier ici et ce soir, devant ce disciple de Xelor?

La femme se raidit devant ces indiréctes bien trop directes et sembla un instant décontenancée.

-Tu veux dire ce qui s'est passé avant-hier? Ces hérétiques n'ont eu que ce qu'ils méritaient, et toi, tu es aussi un hérétique, que veux tu?

-Je veux la vengeance...

A ce moment, Miphrina la bourgeoise comprit qu'elle était en mauvaise posture, son instinct embrouillé lui insinua que peut étre elle devrait fuir. Fuir sa Peur.

Elle commença à reculer, doucement, pour ne pas attirer l'attention du Briseur de Temps, dont elle était devenue la proie. Cédant à la panique, le goret citadin lacha un cri et devala le sentier qui menait au village de Valdeshoust.

Ankh leva les yeux au ciel et déchaussa son marteau de la gaine ou il était fixé, à son dos. Il s'appuya sur le Tho Lo, se cura un ongle, regarda passer une fleur de pissenlit
et, quand sa proie avait dix minutes d'avance, il se décida enfin à bouger, se téléportant et ne laissant qu'une vague odeur âcre dans son sillage.

La bourgeoise comprenait enfin la peur, la vraie, celle qui vous glace et vous suit, sans vous lacher. Dans sa course effrenée, Miphrina ne vit pas le ravin qui s´ouvrit sous ses pieds. Elle glissa, roula puis tomba pour s´écraser, plus morte qu´à moitié, dans la poussiére et les buissons épineux. Elle eut la force et la présence d´esprit pour regarder au dessus de sa téte. Son coeur s´arreta. Sa Terreur était lá, se tenant, droite, au sommet du ravin, sa silhouette découpée sur la pleine lune.

Miphrina tenta de se relever, la douleur lui coupa le souffle. Elle devait avoir des côtes cassées. Mais elle devait fuir, s´abriter du Demon qui la suivait. Elle s´affala de nouveau sur les cailloux.

Misérable étre, piétre amassis de chair et d´os, tu bruleras dans les flammes de l´Enfer noir de la Douleur. Tu paieras de ton crime. Ankh sauta, se réjouissant à l´avance du carnage qui s´offrait à lui...

Le pére Arzold entendit les cris. Il était assis sur son tabouret de bois, derriére son bureau, dans la chapelle dediée au culte du dieu Iop, au centre du village de Valdeshroust. La chaleur de la nuit l´avait forcé à ouvrir la fenétre et les branches du vieux sapin crissaient contre les carreaux.

Avec son visage abrupt, son nez en bec d´aigle et son regard perçant, il ressemblait plus à un vétéran militaire qu´a un modéste curé de village.
Quand il entendit les cris, son visage pâlit et il laissa tomber la plume avec laquelle il écrivait. Une longue plume de corbeau. Réagissant préstement au souvenir du Cauchemard qu´il avait aperçu du haut du clocher le jour d'avant-hier, il se leva et tira une épée de son fourreau, soigneusement rangée sur une étagère et passa le loquet sur la porte.
Peut étre qu'éxterminer les hérétiques n'avait pas été une si bonne idée puisqu'ils s'étaient attirés les flammes de ce démon vengeur...
Peut étre que la mort du charcutier hier n'avait pas été aussi fortuite qu'elle ne le semblait au début.

Miphrina souffrait atrocement. En atterissant, la Fureur avait atteri sur sa jambe, fracturant le tibia dans le sens de la longeur. Maintenant, Il la regardait fixement, tenant son maillet négligement sur le coté.
La bourgeoise entendit, par dessus le bourdonnement qui harcelait ses oreilles, la voix de l´Étre, comme le glas froid de sa propre mort.

-Te répends tu, humaine?

La bourgeoise rassembla la force pour répondre, tétanisée par la peur

-Oui, oui... pa... pa pardon, Maitre, je ne voulais pas les tuer, to... tout est la faute du pére, c'est lui qui vou... vous a traités d'hé... hérétiques. Pardonnez moi, ne me tuez pas, ne me faites pas de mal...

Un sourire maccabre embruma le visage couvert de bandelettes.

-Ta faiblesse te vaudra une mort lente et douleureuse, mortelle.

Miphrina ferma les yeux, s'attendant au pire. Elle ne vit pas le Xelor lever les mains et les mettre en apposition, mais elle entendit clairement l´incantation. La douleur qui s´ensuivit était si insoutenable que son cri perfora ses poumons. Le feu l´entourait, brulant les chairs et les os.

Content de s´étre vengé, Ankh s´éloigna du ramassis de chairs fumantes qui ne mériait méme pas d´étre nommé cadavre. Il revit mentalement la manifestation que cette femme avait dirigée et atisée su la place du village, aidée de son mari le charcutier.
"Mort au culte Xelor, poursuivons ces porcs jusqu´a leur mort en enterrons les dans la boue!" La populace enflammée avait alors forcée la marche sur la colline aux Merles, sur laquelle Ankh se tenait en ce moment, ou se réunissait, chaque soir, un petit groupe autour d´une statue du Briseur de Temps. Une vingtaine de Xelors innocents avaient alors péri sous leurs pieds, leurs fourches et leurs gourdins, accusés d´heresie. On les avait brulés, empalés, lapidés et enterrés vifs. Ankh, qui avait senti la douleur de ses fréres, n'était arrivé qu'assez tot pour voir un corbeau arracher le dernier oeil d'un cadavre sanglant...
Maintenant, le Démon réclamait son prix. Il savait qu´il honorait les âmes de ses fréres humiliés en leur offrant ce présent de sang. Miphrina n´était que la premiére parmi d´autres, mais sa cible premiére, restait le curé. Il s´assurait de maintenir une peur blanche et constante dans le village.L´¨accident¨ qui avait eu raison de Fill le boucher, tombé de son toit alors qu´il changait les tuiles faisait office d´ouverture pour ce carnaval maccabre qui allait s´ensuivre pendant ce ¨voyage d´affaires¨ de deux semaines.
Ankh épousseta sa robe de mage et marcha vers la montagne.
u bout d´une petite heure d´assension, il atteignit un promontoire rocheux. Il entassa un peu de bois mort et invoqua un rayon obscur pour l´aullumer. Il mangea un peu de pain rassis et du fromage de chévre qu´il avait volés au village devant un feu crépitant. Il reposa ensuite sa téte contre un rocher couvert de mousses. Il allait avoir besoin de forces pour la nuit...


Bom...Bom...Bom Bom...

Le pére Azrold ouvrit un oeil. Qui faisait ainsi résonner les tambours du féstival du Chaffer?

Bom Bom...Bom...Bom Bom

Il se reveillat alors complétement, éstompant le réve qui occupait son esprit somnolant. L´épée tomba de ses genoux en résonnant contre les dalles de pierre.
Les coups à la porte cessérent. Le curé se retourna pour retourner à son bureau. Les coups à la porte faisaient certainement partie de son réve, il n´y avait pas de quoi s´inquiter...

Soudain, l´homme se figea. Dans l´embrasure de la fenétre se tenait une silhouette. Le vieux Iop cligna des yeux, la silhouette n´était plus la... Il avait visiblement de droles d´hallucinations. Il n´eût pas le temps de se retourner pour voir le marteau enflammé qui s´abatit sur son crâne...

Ofriche le voyageur, aprés s'étre fait indiquer la mairie par une villageoise, dirigait un pas assuré vers la grande maison blanche, au centre de la place du marché quand le son des cloches de l'église détourna son attention. Se retournant, il vit tou un cortége sortant de l'énceinte sacrée de Iop. Un cerceuil, puis un deuxiéme sortirent tour à tour de l'église. Quand le cortége passa prés de lui, il entendit deux comméres, semblables à des corbeaux affublés de péruques murmurer:

-D'abord le charcutier, puis le pére Azrold. Et ma fille qui n'es toujurs pas revenue. Qui suivra, qui suivra? Iop seul le sait.

L'humeur du voyageur, si optimiste avec le lever de cette chaude matinée éstivale ressentit comme un coup de vent froid les effets de ce macabre cortége. C'est avec moins bien d'entousiasme qu'il frappa à l'épaisse porte en chéne pour demander asile pour la nuit.
Une vieille femme lui ouvrit, ses yeux rouges et gonflés étaient signe qu'elle avait beaucoup pleuré.

-Bien le bon...bonjour, je...jeune homme, que sou...souhaitez vous?

-Heeeeuuu, et bien voila, je voudrais heeeuuu... répondit, hésitant, le voyageur, la surprise de cette apparition lui ayant fait oublier sa requéte.
Heeum, et bien, oui, voila, je voudrais avoir un logement et de la nouriture pour ce soir et...

-Expose ta requéte au maire lui méme, mais tu de...devras patienter un peu ca...car il est en ré...réunion, répondit l'ancétre en essuyant ses yeux avec un mouchoir.

Ofriche entra dans le batiment et prit un siége. Du bureau du maire, attenant à la salle de récéption par une petite porte en bois, s'échappaient des bribes de conversations enflammées.
La vieille femme s'étant éclpisée, Ofriche s'agenouilla prés de la porte et colla son oreille au battant. Les voix lui parvenaient faibles et étouffées, mais il réussit à saisir le principal du message.

-Non, capitaine Blountch, je ne ferais pas évacuer le village, c'est à vous de mobiliser plus d'hommes et retrouver la béte... ou la chose qui a fait ca, disait une voix plutot grave, certainement le maire.

-Hé hé, une béte? Dois-je vous rapeller que le cadavre qu'on a trouvé au pied de la colline n'était plus qu'un amassis de chair noire? On ne l'aurait pas identifé si on n'avait pas retrouvé le collier de la femme du boucher. Et puis, les symboles, tout autour, et aucune trace de pas... le coupa une autre voix.

-Nous ne pouvons plus permettre à la chose de nous massacrer comme du bétail, à partir de maintenant, nous allons déplacer les familles du village dans la nef du temple, nous scellerons les fenétres et nous prendrons des provisons. J'ai déja envoyé un messager en Amakna, d'ou nous recevrons certainement de l'aide. Pour l'instant, disposez, capitaine.

Ofriche, appeuré par ce qu'il venait d'entendre, perdit vite toutes ses envies de s'installer dans ce "confortable" petit village de plaine et, entendant un pas lourd qui approchait de la porte, quitta son poste d'éspionnage et fuya le batiment de mauvaise augure, sans savoir qu'il était observé en ce moment méme. Il entreprit alors de reprendre sa route vers l'est, aprés avoir de nouveau demandé son chemin.

Le jeune voyageur, aprés avoir quitté le funeste village, prit la route du sentier des Merles, qui menait vers une colline qu'il distinguait au loin. Là bas, il serait en sureté...
Cepandant, vers la mi-journée, un fait étrange vint perturber sa route. Il croisa, au bout d'un quart d'heure de course, un enfant, ou du moins un adolescent, assis sur une pierre. Le petit lui demanda poliment:

-Bonjour monsieur, vous avez entendu ce qu'a dit le maire?
-Oui, oui, il a dit qu'il allait faire loger tout le patelin dans une église pour fuire un monstre ou, un truc dans le genre. Je ne suis pas d'ici et puis, le jeune voyageur désigna l'horizon derriére lui d'un geste vague. Je vais vers Brak... Il s'interrompit, interloqué, en voyant que son interlocuteur avait disparu.

Le maire se tournait et se retournait sur sa paillasse. Le village serait-il en sureté dans l'église? il faisait confiance aux murs épais et aux planches de bois, mises en travers des fenétre et des vitraux. Mais les étranges cauchemards qui l'assaillaient depuis plus de trois nuits déja menaçaient de le rendre fou. Il voyait des sortes de nains casqués, noires et menaçcantes silhouettes, à chaque coin de rue.
Dans son Cauchemard, il voyait d'abord le village, sous une pleine lune, silencieux et désert. Une lumiére rougeoyente filtrait à travers les vitraux de l'église, seule étoile dans l'obscurité du patelin.
Il entendait d'abord les cris, suivaient des scénes horribles, qui, au lieu de le réveiller, le plongaient dans un enfer sanglant et meurtrier.
Cette nuit, ce n'était pas différent. Des images de vieillards brisés, de femmes souillées et déchirées, des enfants tendus par terre, le crâne fracassé... Mais là, une image inhabituelle. le visage de sa femme, défiguré et entouré de flammes. Un cri le reveillât...

Un grand désordre regnait dans la nef centrale de la vaste chapelle de pierre. Le maire, flotait, confus, comme une île assiégée par les flots, au millieu de cette marée humaine. L'autel, sur lequel se dressait une imposante statue d'une guerrier armé et casqué, à l'honneur du dieu Iop, était en flammes. Les lambris de toile des étendards, sur lesquels étaient inscrites les faits héroiques et les bénédictions du village, flottaient, comme dans un cauchemard, léchées par les langues de feu.
Les villageois criaient, couraient, rampaient et se cachaient derriére les bancs dans la plus grande panique.
Certains, frappés par des éclairs bleus, surgis d'on ne sait ou, semblaient ralentir, puis s'arréter, quelle que soit leur position, la peur déformant leur traits, telles les statues d'un sculpteur tourmenté.
Soudain, un silence morbide s'installa, seulement coupé par le crépitement des flammes et les cris des enfants. Les lourds battants de bois ouvragé de l'église, préalablement entravés de lourdes chaines, s'étaient ouverts à la volée, dans un fracas assourdissant, comme une invitation à la fuite.
Alors, on sortit du choc. On se retrouva, flottant dans cet éspace froid et calme qui suit les instants de terreur. On s'achemina alors, comme une légion de morts vivants, vers ce trou noir, cette gueulle béante qui attirait la lumiére et la disséminait dans la nuit.

Sortis du choc, comme un nouveau né venant au monde, l'âme torturée par la Terreur, quelques personnes réussirent à visualiser un possible piége et entrevirent, comme une intuition, le génocide du village. Il se secouèrent alors et commençèrent, poussant de ci et de la, à essayer d'arréter ces somnambules.
Somnambules qui fuyaient, en proie à la panique, leur forteresse pour se jeter dans la gueulle du loup, les sombres idiots.
Soudain, il fût trop tard. Un coup de vent brulant s'engouffra dans la nef, éteignant les flammes et les dérniéres lueurs d'éspoir, faisant claquer la lourde port et plongeant l'enceinte sacrée dans le noir.
Dehors, un cri, porté à l'unisson fût suivi d'une souffle, comme celui de l'alchool qui prend feu subitement puis silence...
Dans la nef centrale, les quelques survivants comptaient les secondes. D'un moment à l'autre, leur Mort pouvait pénétrer leur asile et les assasiner sans pitié. Etaient réunis la plusieurs familles, qui instinctivement, se serrérent dans un cercle, cherchant la protection de leurs proches.
Le jeune Hascard ouvrit la danse de la Mort. Il s'avaça dans les ténébres, une lame courte brandie dans sa main valide, l'autre ayant été écrasée par un banc.

-Montre toi, créature des ténébres! Que nous veux...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il fût happé dans l'obscurité, comme une mouche, s'agitant sur une toile, attire l'araignée.
La mére du courageux imberbe, n'entendant plus son fils, prit peur.

-Hascard? Hascard? Ou est-tu, mon fils, réponds à ta mére.

Un objet roula sur le solet vint frapper les sandales de la jeune mére. Elle le souleva dans la lumiére des braises. Un court instant passa, avant qu'elle ne hurlasse d'effroi, comme une possédée, laissant tomber l'objet sur le sol. Les autres, horrifiés, avaient eu le temps d'aperçevoir l'objet dégoulinant de sang. Une téte humaine, violement arrachée des épaules, des lambris de tendons et de chair pendant encore. la folie prit le groupe, qui se dispersa dans l'obscurité, qui les avala un par un...

Il sortit alors d'une poche intérieur de sa robe une potion aux couleurs bleutées, du sang d'Eniripsa. Il en bût une grande gorgée, sentant l'énergie magique de la licoeur courir dru dans ses veines. Il scruta alors l'obscurité, vérifiant si, dans le tas humain qui se serrait comme un troupeau de dragodindes à l'approche d'un croc gland, comptant ses proies. Satisfait de son analyse, il se détendit. A présent, le jeu commençait, il allait s'ammuser comme il ne l'avait pas fait depuis prés de trois ans. Voyant le jeune boulanger se détacher du groupe, défiant bravement sa mort.
Ankh se déplaça parallélement au jeune homme, marchant agilement sur les poutres, sautant de l'une à l'autre nullement géné par Nomenfeura, son Tho Lo, qui pesait dans son dos. Il saut alors au coeur de l'obscurité, tombant à à-peine un métre du jeune Hascard. Il fonça alors sur lui, l'accrochant du col et le lançant avec une force prodigieuse, que seul pouvait conférer le sang d'Eniripsa, en arriére. Sans méme daigner à allumer son tho lo, Ankh l'abattit sur le crane de l'adolescent qui gisait, étourdi sur le sol. Ce fut l'introduction au maccabre ballet. Le briseur de temps repéra, sur sa droite, une femme qui courait. Avec une téléportation il lui barra le chemin et invoqua un sablier de Xelor. Les fragments de verre poussés par la magie de feu, pénétrèrent son corps frèle, la tuant sur le coup. Là, un mouvement derriére lui, Ankh se retourna et, enflammant son marteau, fit voler en morceaux le crâne d'une proie. Ce funèbre ballet, altérnance de cris, de bruits de pas et de souffles magiques, dura prés d'une dizaine de minutes. Ayant éliminé sa derniére proie, Ankh abaissa son marteau.

-Voila un cadeau à vous, mes fré... Ankh n'eût pas le temps de finir sa phrase de conclusion, un projéctile l'atteignit derriére la tête, lui causant une vive douleur.

En se retourant, il vit la un ammassis d'enfants, tous armés de frondes et de petites épées trop lourdes pour eux. Ils devaient étre huit au total.

-Nous sommes les guerriers de l'Ecureuil Volant, et nous allons te mettre en prison, parceque car tu es un crinimel! Ces dérniers mots avaient été pronnoncés avec une grande enphase, étonnante pour un enfant de cet age.
Furieux, le briseur de temps s'avança vers la téte de groupe, déclenchant un cliquetis d'épées de boisaille de la part de ses jeunes adversaires.
Levant son marteau au dessus de sa téte, Ankh concentra son énergie. Le Tho lo se mit à vibrer, puis s'enflamma. Au fur et à mesure que la chaleur envahissait le métal, le maillet passa du cuivré au rouge, puis au jaune, puis vira au blanc dans un sifflement strident. Ankh sentit les bandelettes qui protégaient ses poings se calciner. Ignorant la douleur, Ankh abbatit son arme au millieu de la forêt d'épées dressées. Les deux enfants qui se trouvaient au centre de la zone d'impact furent écrasés, broyés, réduits en bouille par le coup. Les autres décollèrent du sol, se fracassant contre les murs à la vitesse de mouches en folie. L'un d'eux frappa même la marbre d'une collonne gravée. Sa collone vertébrale se cassa en deux et l'enfant tomba, agonisant, sur le sol, tordu de maniére grotesque...
Ankh, fatigué, sortit de l'église. Se retrouvant dehors, il faillit tourner de l'oeil. Le contraste entre la violence monstrueuse dans le temple et la paix nocturne qui régnait sur la place du village était trop démeusuré pour qu'on puisse méme les comparer. Ayant repris ses esprits, il se dirigea vers la fontaine. Là, il se lava, nettoya ses vétements et son marteau, Nomenfeura, qui avait été, le temps de deux semaines, ambassadeur de la haine du Xelor. Finie sa toilette, Ankh s'achemina vers l'est, vers Brakmar, vers la maison Daedrik et sa famille, qui l'attendait...