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 Sous la brise nocturne

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Sam-le-terrible
Âme Damnée
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Sam-le-terrible


Nombre de messages : 31
Date d'inscription : 22/06/2006

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MessageSujet: Sous la brise nocturne   Sous la brise nocturne EmptySam 19 Mai - 16:33

Perché sur le toit de la milice bontarienne il profitait de la brise nocturne dans son pelage tout en sirottant une flasque de rhum. Ca faisait des mois désormais qu' il avait arrèté de boire, depuis qu' il avait touché le fond en fait, mais la maladie et la douleur qui l' accompagnait ne lui laissaient pas le choix, des mois il avait lutté contre cette envie irrépressible avant de craquer quelques jours plus tôt. Combien de litres avaient tenu compagnie à son gosier depuis? Impossible à savoir, en tous cas il ne se sentait pas saoul, seulement un peu groggy.

Il partageait les toits de Bonta avec les chachas sauvages nocturnes, accroupi sur les tuiles froides que la rosée n' allait pas tarder à recouvrir.

Il repensait à la douleur de ces derniers temps, il avait fui le pays en pensant laisser tout ça derrière lui, il pensait que s' éloigner de la source de son mal en guérirait les symptomes, ça n' avait eu pour effet que de les raviver. Il était plus maigre que jamais et ses bras cadavériques tremblaient pour porter la bouteille à ses lèvres. La douce chaleur du liquide nappait son estomac, couvrant par là même la douleur résiduelle qui semblait compresser ses chairs et broyer ses os, il avait mangé la dernière fois... Impossible de savoir quand, il n' arrivait plus à s' alimenter, il ne voulait plus voir qui que ce soit, pas dans cet état, ça lui valait d' ailleurs pas mal de réflexions de la part de proches, en un sens ils avaient raison, il les évitait soigneusement. Mais pas sans raisons.

Depuis son retour en Amakna quelques jours plus tôt il n' avait pour ainsi dire pas quitté ce foutu toit, pas la nuit en tous cas, ses journées étant consacrées à tabasser le plus de Brakmariens possible, comme s' il pouvait chasser son mal ainsi, seulement chaque soir il se sentait attiré ici, en plein coeur de Bonta, alors il grimpait sur un toit quelconque et comtemplait la lune. Et comme chaque nuit il sentait une poussée irrépressible en son esprit, comme si quelqu' un cherchait à l' en chasser pour prendre sa place, il avait déjà eu ce genre de crises auparavant, seulement à cette époque il ne gardait aucun souvenir de ses pétages de plombs, il était alors comme possédé. Depuis son retour les choses avaient changé, il ne se sentait pas maitre de son corps et de son esprit pendant les pertes de contrôle, mais il était pleinement conscient de ce qu' il faisait, comme si ce n' était pas un être extérieur qui faisait ces conneries mais bel et bien lui, Sam, le chacha le plus poisseux à l' ouest de la mer d' Asse.

Tandis qu' il sentait sa volonté le quitter petit à petit il entendit le bruit caractèristique des bottes de milicien martelant les pavés Bontais, un coup d' oeil à ses pattes lui permit de voir qu' il était toutes griffes dehors, ce n' étaient pas à proprement parler ses griffes à lui, qui d' habitude étaient soigneusement manucurées. Non, là ses griffes étaient jaunatres et difformes, comme l' était son esprit. Un voile descendait doucement devant ses yeux et le martellement se rapprochait à un rythme régulier. Il se sentit glisser le long du toit, puis il aperçût de la surprise dans le visage du milicien avant que celui-ci ne le reconnaisse et ne lui adresse un salut poli. Il sentit le vent froid que son bras fendait à toute vitesse, puis il sentit ses griffes entailler profondément la joue du milicien, il ne faisait que ça, sentir ce que son corps faisait, non ce n' était pas lui qui était désormais accroupi sur le corps inanimé du milicien, ce n' était pas lui qui frappait encore et encore, qui arrachait de larges lambeaux de chair du bout de ses griffes, non ce n' étaient pas les plumes de ses ailes à lui qui se couvraient du sang de cet innocent, non ce n' était pas lui la bète sauvage dont on commençait à parler dans tout Bonta, celle qui tuait des innocents en pleine nuit depuis quelques jours, non ce n' était pas lui.

Tout du moins tentait-il de s' en persuader.
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Sam-le-terrible
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MessageSujet: Re: Sous la brise nocturne   Sous la brise nocturne EmptySam 19 Mai - 16:33

L' odeur du sang sur ses pattes, sur ses bras, son torse, ses ailes, la sensation poisseuse du nectar pourpre et collant barbouillé sur toute la surface de son pelage, l' appel à la nausée que provoquait tout ce désordre de viscères, de chairs broyées, arrachées, éparpillées, cette odeur suffocante, tout ça et tout le reste, ce n' était rien. Rien du tout en comparaison avec la culpabilité qui n' était de toute façon rien du tout en face de la honte..

Son corps était tout misérable, poisseux, puant.... et... et tremblant, oui, à se demander si c' était un ecaflip ou une feuille morte qui était parti se planquer sur un des toits du quartier de l' arène de Bonta. Enfin cette question risquait d' être plus difficile à élucider dans les semaines à venir tant son corps fondait de jour en jour. D' un ecaflip de forte carrure il était devenu en quelques mois une similifeuille morte, un tas confus de peau, de fourrure et d' os.. Non, pas de chair dans cet être, de moins en moins en tous cas. Quelques jours plus tôt il avait croisé son ami Ombredemort, seulement il n' avait pas pu le saluer, il n' avait pas réussi.. Les mots "Salut l' anorexique" n' avaient pas voulu franchir la barrière de ses lèvres. Sûrement à cause des vestiges de ce qui fût autrefois sa dignité. Il lui avait aussi semblé apercevoir Siwah dans la journée, ce n' était à coup sûr qu' une impression, une vision fantasmagorique sortie de son esprit malade, épuisé et rongé, ce n' était sûrement que ça, mais ça lui avait foutu une terrible frousse de penser qu' il y avait à peine quelques mois de ça il était quelqu' un de presque normal, avec une vie normale, des amis, des enfants.... Une femme... Sa femme...

Il la sentit arriver des mètres avant qu' elle soit à sa portée, il l' aurait sentie dans n' importe quelle situation, ainsi il n' eût aucune réaction lorsqu' elle se laissa glisser sur les lattes du toit pour s' asseoir à sa hauteur, pas de sursaut de surprise, pas de soulèvement soudain de ses sourcil dégarnis, il lui adressa simplement un:


-"Bonsoir ma jolie."

Elle était comme à son habitude, assise en tailleur, ses longs cheveux couleur de sang étalés sur ses épaules tandis que quelques mèches tenaient en suspension au dessus de son crâne, aidées en cela par le noeud qu' elle portait en permanence. Sa peau de bronze luisait très légèrement sous la lumière de la pleine lune et il se dégageait de son allure générale un faux air de maladresse, une gestuelle gauche et mal assurée. Elle se détourna vers lui et lui adressa un grand sourire plein de dents d' une blancheur insolente.

-"Soir papa"

Sa tunique d' un bordeaux sombre était tachée elle aussi de sang par-ci par-là, comme celle d' une autre enfant du même âge serait tachée du jus des baies qu' elle aurait goulûment soutirées à un buisson. Sa fille n' était pas une "gosse comme les autres", mais après tout il n' était pas non plus un "type comme les autres", un coup d' oeil rapide à ses jointures qui commençaient à se déformer sous l' effet de son mal le lui confirma. Il ne pût alors s' empècher d' imaginer sa fille, sa si jolie fille, sa fille à qui il avait refilé cette saloperie alors qu' elle n' avait rien demandé, alors qu' elle n' était même pas née, il s' imaginait cette fille dans son état, squelettique, voyant son corps être le terreau dans lequel s' épanouissait une forêt d' excroissances contre nature et autres malformations.


-"Tu ferais mieux de partir, si jamais tu es vue ici je ne serai pas assez fort pour te défendre"

-"Nora a besoin de personne pour se défendre, Nora est une grande fille, pas une gosse, si les poulets cherchent des noises à Nora, Nora les tuera comme les autres.... Pis elle les mangera... Nora a pas peur."

A l' air de défi de sa fille il n' eût que du dépit et de la résignation pour réponse.

-"Qu' est-ce que tu viens faire ici? T' es pas un peu malade de venir en plein Bonta? J' suis pas sûr que les Daedrik soient les bienvenus ici."

-"Nora est chez elle où elle veut, et Nora vient voir son père là où il se cache, c' est pas Nora qui a décidé de partir, c' est pas Nora qui t' a fichu ces sales ailes emplumées dans le dos, c' est pas Nora non plus qui te force à passer tes nuits ici. Alors Nora vient te voir, vu que tu viens plus la voir"

-"Tu sais très bien ce que je fais ici, ma puce.. Je peux pas aller à Brakmar, je préfère m' en tenir le plus loin possible..."

-"Donc tu as peur.."

Le changement qui venait de se produire dans la voix de Venora lui arracha un terrible tressaillement tandis qu' une boule se soulevait dans sa gorge assèchée. la voix continuait comme si de rien n' était, débitant ses paroles tout en gardant le regard fixé sur les étoiles.

-".. Tu as peur comme tu as toujours eu peur, peur de ce que tu as toujours été, peur de ce que tu es, peur de ce que tu es amené à devenir.. Vois-tu, mon fils.. Je ne pensais pas que tu lutterais à ce point, je me demande même par quel bout te prendre.. Je t' inflige les pires tortures mentales et physiques, je t' épuise, je te harasse et rien n' y fait, tu restes fermé..."

Le regard qui se détourna vers lui pour le transpercer n' était plus celui de sa fille, mais celui, vert et barré de deux fentes noires comme les pavés de Brakmar, d' un ecaflip qu' il connaissait bien, le même écaflip dont la voix hantait la bouche de la sadidette.

-"Tu ne m' échapperas pas, fils, jamais, tu entends? A moins que tu préfères que je m' occupe de ta fille, elle n' a jamais opposé de résistance au moins. Peut-être que si je la torturais elle et pas toi tu réagirais, peut-être que si je lui faisais du mal tu capitulerais, tu te rendrais à l' évidence.. Tu es comme moi, fils, tu es tel que je t' ai créé."

La fatigue, le trouble dû à sa perte de contrôle encore toute fraîche et, par-dessus tout, le fait d' entendre cette voix qu' il avait réduite au silence éternel, voir ces yeux qui ornaient jadis des orbites que le processus naturel de décomposition devait avoir vidées, tout ceci lui fît perdre son calme. Il frappa sa fille en plein visage, la voyant basculer en arrière et disparaitre du toit avant de l' entendre s' écraser sur les pavés en un choc sourd, il ne chercha pas à comprendre plus avant et se mit à courir, courir encore, fuyant aussi vite que ses quelques forces le lui permettaient ce qu' il avait toujours été, ce qu' il était, ce qu' il était amené à devenir...

Fuyant sa vie de maudit comme un pitoyable wabbit fuirait devant le meulou.
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